Tu t’installes devant ton ordinateur, une tasse de café à la main. Tu ouvres ton document. Tu fixes le curseur qui clignote, interminablement.
Et rien.
Pas une ligne. Pas une phrase. Juste ce grand vide qu’on appelle le syndrome de la page blanche.
Rassure-toi : ce n’est pas un signe que tu n’es pas faite pour écrire. Ce n’est pas une fatalité non plus. La page blanche, c’est une étape naturelle du processus créatif. Même les auteurices les plus expérimenté.es y sont confronté.es.
La bonne nouvelle ?
Il existe des solutions concrètes pour la surmonter et relancer ton écriture.
Dans cet article, je vais te partager 5 pistes efficaces pour vaincre la page blanche et retrouver le plaisir d’écrire. Que tu sois bloqué sur ton roman, ta nouvelle ou même un simple chapitre, ces conseils t’aideront à comprendre ce qui se joue derrière ton blocage… et à le transformer en tremplin créatif.

L’une des causes les plus fréquentes de la page blanche, c’est le flou narratif, ne pas savoir où on doit aller, connaître la prochaine étape.
Tu avances, puis soudain, tu ne sais plus où tu vas. Tu sens que quelque chose cloche, mais tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus.
Dans ce cas, la première étape est simple : reprends ton plan.
C’est peut-être le moment d’en créer un, même très basique.
Je sais, je vous vois les auteurices jardinier.es. Vous n'aimez pas les plans, ça vous file des boutons et ça bride votre créativité.
Mais ici, je ne parle par forcément de plan avec un tableau Excel digne d’un architecte narratif. Une liste de scènes ou d’étapes clés suffit.
L’idée, c’est de te redonner une direction claire.
Par exemple :
Que veut mon personnage à ce stade de l’histoire ?
Quelle émotion ou enjeu domine cette partie du récit ?
Quelle est la prochaine décision qu’il ou elle doit prendre ?
En répondant à ces questions, tu replaces ton écriture dans un cadre concret, ce qui suffit souvent à débloquer le flot d’idées.
Et si tu bloques sur l'écriture d'un chapitre, tu peux par exemple écrire de façon totalement libre ce qui doit advenir ensuite, sans te préoccuper de ta plume ou quoi que ce soit. Comme si tu racontais ton histoire à un ami :
"A ce stade de l'histoire, Machine doit aller à la rencontre de Truc et le provoquer en duel, parce qu'il a manqué de respect à sa sœur Georgette. Sauf que Bichette, la maîtresse du château, est contre ce duel parce que ça va à l'encontre des valeurs du Royaume, alors elle va leur proposer un marché."
Tu vois, ça ne paie pas de mine, mais ça permet de voir à peu près où tu veux aller pour ensuite reprendre l'écriture concrète de ton chapitre.
Alors relis-le attentivement. Peut-être qu’il ne te correspond plus.
L’histoire évolue avec toi : ce que tu avais prévu au début ne colle pas toujours à ce que ton roman est en train de devenir.
N’hésite pas à ajuster, à supprimer, à réorganiser. Parfois, le blocage est un signal : ton intrigue veut changer de direction, mais ton plan l’en empêche.
Astuce : imprime ton plan, surligne les passages où tu sens une tension, une hésitation. Ces zones sont souvent la clé du blocage.

On sous-estime souvent le rôle de la fatigue dans le syndrome de la page blanche.
Tu crois être en panne d’idées, alors qu’en réalité… ton cerveau est juste épuisé.
Tu tires sur la corde, tu veux “forcer” les mots à venir, mais plus tu insistes, plus ils s’éloignent.
L’écriture demande une énergie mentale immense : concentration, imagination, émotions… Et parfois, ton esprit dit juste stop.
Alors peut-être que ton blocage d'écriture n'est qu'un simple signal. Et, plutôt que de culpabiliser, essaie de ralentir. Va marcher, respire, écoute une musique que tu aimes. Regarde un film inspirant, lis quelques pages d’un roman sans pression. Ou encore mieux : fais quelque chose qui n’a rien à voir avec l’écriture. Le cerveau créatif adore les détours.
Souvent, les idées reviennent au moment où on cesse de les chercher. Comme cette chanson qui tourne dans ta tête mais dont le titre t’échappe : il te revient soudainement sous la douche.
Astuce : tu peux essayer d’avoir une “routine de déconnexion”. Une activité simple, sensorielle (marcher, cuisiner, ranger ton bureau) qui te sort du mental et te reconnecte à ton corps. C’est souvent là que les nœuds se défont.

La page blanche n’est pas toujours totale.
Parfois, ce n’est pas ton roman entier qui bloque, mais une scène en particulier.
Tu sais ce qui se passe avant. Tu sais ce qui doit se passer après. Mais entre les deux… plus rien.
Ce type de blocage est souvent technique, et non pas émotionnel. Tu n’as pas perdu ton envie d’écrire : tu ne sais juste pas comment relier deux points de ton intrigue.
Alors, plutôt que de rester bloqué, change d’approche.
Voici quelques techniques simples :
Saute la scène. Écris la suivante. Tu y reviendras plus tard.
Écris la scène autrement. Change de point de vue, d’ambiance, d’ordre. Teste et expérimente des choses.
Fais parler tes personnages. Écris un dialogue libre, sans narration. Parfois, leurs mots te guideront.
Lis. Pioche un livre dans ta bibliothèque et ouvre-le au hasard. Lis une page, sans chercher un lien logique : laisse les mots te nourrir.
Ce dernier conseil peut sembler étrange, mais il est redoutablement efficace.
Quand on lit, on reconnecte avec le rythme du langage, la musicalité des phrases. Et souvent, une tournure, une émotion ou un détail visuel ravivent l’étincelle.
Astuce bonus que j'aime beaucoup : fais un “brain dump”... écris tout ce que tu ressens vis-à-vis de cette scène, pourquoi elle te bloque, ce que tu aimerais qu’elle exprime. Ce flot brut d’idées peut devenir ta rampe de lancement. C'est une façon de réfléchir à ton roman tout en écrivant.

C’est probablement la cause numéro un du blocage chez les auteurices... et je peux absolument m'inclure dedans !
On veut bien faire. On souhaite écrire quelque chose de beau, d’émouvant, de fort.
Mais à force de viser la perfection, on n'ose plus écrire du tout.
Et c’est là que la page blanche devient un symptôme de peur : peur de mal faire, peur d’être jugé.e, peur de ne pas être “assez bon·ne”, syndrome de l'imposteur, tout ça tout ça.
La vérité, c’est qu’aucun premier jet n’est parfait. Ce n'est pas son but ni son rôle.
Même les plus grands écrivains le disent : “Écrire, c'est réécrire.”
On ne peut pas corriger une page vide, mais on peut toujours améliorer une page imparfaite.
Alors écris n’importe comment. Écris avec maladresse, avec hésitation, avec trop de mots ou pas assez. L’important, c’est de poser quelque chose. Ensuite, tu verras. Tu coupes, tu ajustes, tu affine. Mais au moins, tu avances.
Astuce : considère ton premier jet comme un brouillon. Dis-toi que personne ne la lira. C’est juste un essai, une esquisse. Tu verras à quel point ça permet de te sentir plus libre dans l'écriture de ton roman.

C'est un exercice que je propose souvent aux auteurs et aux autrices qui rencontrent un blocage d'écriture.
Et si, au lieu de lutter contre la page blanche, tu en faisais le sujet même de ton écriture ?
C’est un exercice puissant, à la fois créatif et libérateur.
Écris une scène où ton personnage est bloqué. Écris une lettre à ton roman, à tes personnages, ou même à ton blocage. Demande-lui ce qu’il veut te dire. Pourquoi il est là. Ce qu’il cherche à protéger ou à t’empêcher d’affronter.
Ou bien, commence par ceci : "Aujourd'hui, je n'arrive pas à écrire..." et tu déroules le fil, sans réfléchir, tu laisses venir ce qui vient, librement, sans jugement.
Tu verras : souvent, derrière la panne d’écriture se cache une émotion refoulée : la peur, la lassitude, le doute, la comparaison. On en vient même parfois à avoir peut d'écrire.
C'est pourquoi cet exercice est intéressant : tu n'as plus d'excuse pour ne pas écrire, tu dois parler du problème que tu rencontres actuellement. Et ça va dédramatiser la chose. C'est libérateur.
La page blanche n’est pas une ennemie.
Elle n’est pas là pour te punir, ni te rappeler que tu n’es “pas fait.e pour ça”. C'est juste une boussole. Un signe que ton corps, ton esprit ou ton histoire réclament une pause, un ajustement, ou une réinvention.
La clé, ce n’est pas de la fuir, mais d’apprendre à l’écouter. et de te donner les moyens de la surmonter.
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