Comment trouver l’inspiration quand on écrit un roman ?
Introduction
Tu es assis devant ton écran, le curseur clignote, et… plus rien.
Pas d’idée, pas de direction, juste une page blanche.
Ce moment, on le connaît toutes et tous quand on est auteur ou autrice de roman : le manque d’inspiration.
Pourtant, l’inspiration n’est pas un cadeau divin réservé à quelques élus. Elle se cultive.
Dans cet article, je vais te partager 5 astuces simples pour relancer ta créativité, ainsi que des stratégies pour rester à fond quand les idées affluent.
À la fin, tu auras non seulement des pistes concrètes à explorer, mais aussi peut-être une vision différente de ce qu’est vraiment l’inspiration pour un écrivain ou un écrivaine.
Pourquoi l’inspiration est fondamentale pour l’écriture ?
Avant de passer aux astuces, prenons un instant pour poser les bases.
L’inspiration, c’est comme un souffle qui transforme une idée vague en image, en scène, en personnage. Sans elle, on avance à tâtons, on s’essouffle. Mais attention : ce n’est pas un carburant magique qui tombe du ciel. C’est une énergie que tu peux nourrir, par l’observation, la curiosité, l’expérimentation.
Sans inspiration, plusieurs risques surgissent :
stagnation créative : tu n’avances plus dans ton roman
idées répétitives : tu te limites inconsciemment à ce que tu connais
découragement : tu doutes de ta capacité à créer
Mais l’avantage, c’est que plus tu pratiques ces techniques, plus l’inspiration devient “auto-entretenue”. Elle finit par venir plus facilement, car ton esprit se muscle à la recherche des idées.
Astuce 1 : Abreuver son esprit
Si tu sens que tu tournes en rond, c’est souvent parce que tu restes enfermé dans un cercle d’influences restreint. Pour renouveler ton imaginaire, expose-toi à de nouveaux mondes.
Ton cerveau adore les contrastes et les connexions inattendues. En découvrant des choses nouvelles (œuvres, lieux, ambiances), tu crées des associations inédites, des ponts entre des idées qui jusque-là étaient séparées.
Lire des livres hors de son genre habituel : roman historique, poésie, science-fiction, essai... mais aussi des livres dans des genres qui te sortent de ta zone de confort.
Regarder des films ou séries qui explorent des thèmes, des époques, des univers que tu ne maîtrises pas, ou semblables à ton univers.
Écouter des musiques variées (monde, jazz, électro, folk, etc), même sans texte, juste pour les ambiances. Les paroles de chansons peuvent aussi t'inspirer de nouvelles idées.
Visiter des expositions, des musées, des galeries, des lieux insolites (marché, ruelle, ville oubliée).
Se promener dans la nature ou en ville, observer les détails : une façade, une conversation ou un geste peuvent devenir le point de départ d’une scène.
N’hésite pas à noter instantanément ce que cela t’évoque dans ton téléphone (notes vocales, photos, croquis). L’idée d'abreuver son esprit veut dire le remplir de matières premières brutes qui pourront te servir plus tard.
Astuce 2 : Utiliser des prompts d’écriture comme déclencheurs
Un “prompt d’écriture” est une amorce : une phrase, une situation, un mot... qui sert de point de départ. C’est un petit texte déclencheur pour faire jaillir des idées sans pression.
Avantages
Tu n’as pas besoin de trouver l’idée parfaite tout de suite.
Tu bouges, tu explores : même un prompt qui diverge de ton projet peut te conduire à une idée inattendue.
Tu peux t’entraîner régulièrement, comme un avec un exercice d'écriture.
Comment les choisir ou les créer ?
Sur Instagram, Pinterest, des sites spécialisés en écriture : tape “writing prompts”, “prompts français”, etc.
En mélangeant des contraintes : “un personnage traverse un pont sous la pluie”, “deux vieux ennemis à table”, etc.
En traduisant des prompts en anglais si tu en trouves de bons, en les adaptant à ta langue ou à ton univers.
En inventant toi-même des prompts : prends trois mots au hasard (voir l’astuce 5 ci-dessous) ou mélange deux scènes que tu aimes.
Alloue-toi 10 à 15 minutes pour écrire librement autour du prompt, sans auto-critique, sans réfléchir à ta plume et à ton orthographe. Ne force pas à prolonger si ça ne donne rien et laisse reposer. Reviens quelques jours plus tard : parfois ce qui ne parle pas tout de suite mûrit après un temps.
Astuce 3 : Tenir un carnet (ou base de données) d’idées
Tu connais ce moment : une réplique, une image, une ébauche d’idée surgit dans ta tête puis s’évapore. Le carnet, physique ou numérique, est ton filet à idées.
Les idées ne viennent pas toujours quand on est prêt ou quand on cherche à les provoquer. Si tu n’as pas d'outils pour les capter, beaucoup s’envolent sans jamais revenir. Ce carnet devient un peu comme ton espace de stockage. Quand l’inspiration baisse, tu y retournes pour piocher dedans.
Quels outils utiliser ?
Un carnet papier, voire même un mini-carnet de poche
De post-its, des feuilles volantes que tu vas réunir à un même endroit (pour éviter de les perdre)
Ton application de notes sur ton téléphone, peu importe l'application
Des notes vocales, ou un message audio que tu t'envoies à toi-même.
Il y a même des applications qui permettent de retranscrire à l'écrit ce que tu lui dictes oralement.
Un espace virtuel pour réunir tes idées : Notion, Trello, etc.
Lorsque tu es en panne d'inspiration, ouvre ce carnet et laisse-toi guider par ce qu’il contient. Tu y trouveras souvent parfois des pépites cachées ou des idées qui vont relancer ta créativité.
Astuce 4 : Écrire l’histoire que tu aurais aimé lire
Cette astuce est intéressante et souvent sous-exploitée : plutôt que de chercher une idée générale, demande-toi quel livre tu aurais aimé lire — et écris-le.
L'avantage avec cette astuce, c'est que tu vas écrire avec passion, parce que c’est ce que toi, lecteurice, tu désires lire. Tu vas expérimenter dans un espace de liberté : tu peux casser les codes d’un genre, jouer avec les attentes, etc.
Comment l’appliquer ?
Identifie ce que tu aurais aimé trouver dans un livre (intrigue manquante, diversité, fin différente, ton particulier)
Prends une œuvre que tu connais bien et revisite-la : change un détail (et si le personnage ne mourait pas ? si le monde avait une autre règle ?)
Ajoute ce que tu cherches personnellement dans tes lectures (thèmes, ambiances, personnages) à ton projet
Ne vise pas la “réinvention totale” dès le début : commence par une variation puis laisse l’imagination prendre le pas
Tu seras surpris de voir à quel point cette démarche personnelle redonne de l’énergie et de la motivation pour écrire.
Astuce 5 : Le hasard comme déclencheur créatif
Le hasard est une petite clé pour casser nos automatismes. Utiliser des contraintes aléatoires peut réveiller l’imagination de façon parfois surprenante.
Cela va t’obliger à sortir de ta pensée linéaire et introduire une tension, une étrangeté, un point de friction générateur d’idées. Même si le résultat semble absurde, il peut devenir une métaphore ou une scène inattendue pour ton projet de roman roman (ou pour un futur roman).
Méthodes à essayer
Prendre trois mots au hasard (dans un dictionnaire ou outil en ligne) et imaginer une scène ou un univers qui les relie.
Utiliser des cartes “inspiration” (cartes d’images, de tarot, de jeu de société) : mélange-les, pioche trois, puis improvise.
Laisser le hasard interférer dans ton plan : “Et si ce personnage ne faisait pas ça mais ça ?”
Jouer à des jeux de fiction (ex. “écriture cadavre exquis”, “jeu de 20 questions narratives”).
Comment éviter de se disperser quand les idées affluent ?
L’un des pièges quand on travaille son inspiration et sa créativité : on reçoit trop d’idées en même temps et on finit par se disperser, perdre le fil du projet en cours. Voici donc quelques astuces pour éviter de se disperser ou de perdre de super idées pour les utiliser plus tard dans ton roman.
Filtrer rapidement : note l’idée, mais ne l’exploite pas tout de suite si tu es en plein projet. Garde-la pour plus tard.
Créer des “boîtes à idées” secondaires : une section dans ton carnet ou ta base où tu stockes les nouvelles idées (projets de roman futurs) séparément de ton projet de roman actuel.
Fixer des plages de créativité libre : moments dédiés à explorer de “hors-projet”, sans culpabilité.
Revenir périodiquement au plan ou à l’intention : rappeler pourquoi tu écris ce roman, ce qu’il doit transmettre, ce qui doit rester au cœur.
Limiter le multitâche créatif : éviter de traiter deux projets majeurs simultanément si ton mental n’est pas préparé. Il y a des auteurices qui parviennent à être multi-tâches, mais pour d'autres cela peut être contre productif.
En bref, cultive une discipline douce : accueillir les idées, mais choisir consciemment quand et comment les utiliser.
Fréquence et organisation : créer des conditions favorables pour trouver l’inspiration
Trouver l’inspiration ne suffit pas : elle est aussi boostée par la régularité, l’entraînement et les rituels.
Écrire chaque régulièrement (même juste 100 mots) : on ne te demande pas d'écrire tous les jours, mais de trouver une régularité qui correspond à ton propre rythme de vie.
Se créer des “rituels d’écriture” : café, musique, bougie, lieu particulier, un plaid et un chat ou une boisson doudou... bref un petit rituel qui te fait te sentir bien et prêt à écrire et nourrir ton inspiration.
Avoir des moments “sans écriture” pour laisser l’inconscient travailler : marche, douche, sorties, films et séries, musique, jeux de société ou vidéo.
Se fixer des mini-objectifs (écrire 15 minutes, tester un prompt, relire une note).
Prévoir des “journées d’inspiration” : sortir, visiter, feuilleter, expérimenter.
Ces habitudes créent un “écosystème créatif” : plus tu nourris l’inspiration régulièrement, plus tu limites les pannes longues.
Conclusion
L’inspiration n’est pas une illumination qu’on attend passivement ou qui doit tomber miraculeusement du ciel (même si cela arrive, on est d'accord). C’est aussi quelque chose que tu peux provoquer, cultiver et raviver.
En diversifiant tes sources, en jouant avec des prompts, en captant les idées via un carnet, en écrivant ce que tu aurais aimé lire et en laissant le hasard t’intriguer, tu multiplies les chances de trouver à nouveau cette inspiration et la créativité qu'il nous manque parfois dans l'écriture d'un roman (et pas que).
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Maria Villesa | Lâche-toi la plume
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